Actes hors du commun
à Carrières-sous-Poissy et dans les communes voisines

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LE MARIAGE DE PIERRE DE GUIRY ET MARGUERITTE DU MONT AU PRIEURÉ DE SAINT-BLAISE LE 29 NOVEMBRE 1642

En 1642, il n'y a pas encore d'église paroissiale à Carrières-sous-Poissy. Pour toutes les cérémonies (messes, baptêmes, mariages, sépultures), les habitants doivent se rendre à l'église Saint-Martin de Triel où se trouve leur curé. Il existe cependant une chapelle dans le prieuré des religieux prémontrés de Saint-Blaise, à l'emplacement de l'actuelle mairie de Carrières-sous-Poissy. La famille Du Mont habite le petit hameau de Carrières et souhaite que le mariage y soit célébré. Après l'accord du prieur, la permission du curé de Triel est demandée et accordée, ainsi qu'il est écrit dans le témoignage qui suit l'acte de mariage. 

Sources : AD78 - Triel-sur-Seine - Collection départementale - 1168108 - BMS 1639-1655 vue 131 

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053dfd53281973/53dfd5354eb36

Le 29 novembre 1642 furent mariés Pierre de Guiry, escuyer, seigneur de Monneville, et damoiselle noble Margueritte Du Mont, fille de feu noble homme Claude Du Mont, escuyer, seigneur du Fay, de la paroisse Saint-Martin de Triel, et ce mariage fut célébré en face de la Sainte Église dans le prieuré de Saint-Blaise et en la présence du Révérend Père en Dieu Marin Prevel, religieux de l'ordre de Prémontré, par la permission qui luy en a esté donnée par Messire Florentin Alardin, prêtre, docteur en théologie  et curé de la dicte paroisse St-Martin de Triel, en présence de noble Hector de Guiry, seigneur de Rocury, oncle dudict Pierre de Guiry, de noble Charles de Guiry, frère dudict époux, de damoiselle Claude Nicot, mère dudict époux, de damoiselle Denise Brisset, mère de ladicte Marguerite Du Mont, de noble homme Jean Du Mont, écuyer, seigneur du Fay, et Philippe Du Mont, écuyer, sieur de Montainville, frères de ladicte épouse, et de noble Georges de Myr, escuyer, sieur de la Laire, et de noble Nicolas Dausbourg, escuyer, sieur de Chauduson, tous témoins lesquels ont tous signé a coscript qui en a été faict.

Nous, sous signés Messire Gervais Cottard, receveur de Madame la Prieure de Poissy à Carrières, Grégoire Germain, organiste à l'église Saint-Martin de Triel, Pierre Vallin vigneron demeurant à Carrières  aagé de quarante ans ou environ, certifions que ce jour et an susdict, certifions que messire Marin Prevel, prêtre religieux de l'ordre de Prémontré, a marié Pierre de Guiry escuyer seigneur de Monneville paroisse de Marquemont et damoiselle Margueritte Du Mont fille de feu noble Claude Du Mont escuyer seigneur du Fay par la permission de Messire Florentin Alardin, prêtre curé de Saint-Martin de Triel qui a permis audict Marin Prevel  de faire le mariage au lieu de Saint-Blaise à la requête que lui en a faict ledict Prevel  le 29e jour de novembre 1642.

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LE DÉCÈS ET L'INHUMATION DE JEANNE JOYSEL À TRIEL EN JUILLET 1656

Cet évènement se passe dans notre paroisse (Carrières était à l'époque un hameau de Triel). le curé se nommait Jean RICHARD; c'est lui qui, quelques années plus tard fit construire l'église Saint-Joseph de Carrières-sous-Poissy, bénie en 1663. Rappelons qu'à cette époque une personne qui s'était suicidée n'avait droit ni aux cérémonies religieuses ni à l'inhumation dans le cimetière qui était "terre sainte". Mais dans certains cas, il y avait des exceptions, comme pour Jeanne JOYSEL.

Source : AD78 – Triel-sur-Seine – Saint-Martin – collection communale – 1MIEC166 – BMS 1639-1676 vue 127

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f3d21e1d2/53d0f3d3b269a


Transcription :
JUILLET 1656
 
Le dimanche 30 juillet 1656, par ordonnance de Monsieur
d'Anquilenguy, grand vicaire de Pontoise et du Vexin françois,
Je soussigné tres indigne curé de Triel, ay retably la mémoire
de Jeanne Joysel dite la Dambleville femme de Mathias
Pion demeurant a Triel, laquelle après avoir eté
enterré le samedy 8 du present mois dans le cimetiere
des pestiferes, en fut deterré le lendemain par les menaces
et la violence que l'on fit à son mary et tresné loing
de Triel et enterré dans la vigne dud. Mathias Pion
accusée disoient ces violens, qu'elle s'étoient pandue elle
même, le dit Mathias Pion ayant présenté sa requete a
Mr le grand Vicaire elle fut repondue, et le Doyen de
Meulan deputé à Triel pour faire l'information et
entendre les témoins, L'information communiquée au
Procurateur Mr le Grand Vicaire ordonna que vue la
deposition des temoins qui disoient que la dite Jeanne
Joysel  etoit tombé en frenesie six semaines devant


sa mort que conformement a l'article du manuel
Dit. De exquiis quibus deneganda sit sepultura, les
prières de l'Eglise seroient faites pour le repos de
l'ame de la dite deffunte que son corps si faire se
pouvoir seroit exhumé de la terre non Ste ou il
etoit pour etre mis en terre Ste et que cependant seroit
mise une croix dans le lieu ou elle etoit enterré et
qu'apres que le corps seroit pourry les os seroient
rapportés en terre Sainte.
J'ay executé ces ordres le dimanche si dessus. J'ay lû au
prosne la sentence de Mr le grand Vicaire, j'ay fait les
prières Publiques pour le repos de la deffunte et le même
jour apres les vepres, j'allay avec les eclesiastiques et enfans
de cœur de la parroisse dire un de profundis sur le corps
et y poser une croix, quand le temps de la corruption
necessaire sera passé nous transporterons les os en terre
Ste. J'etois absent quand cette mort est arrivé et
n'aurois jamais souffert de la voir oter de terre Ste
puisque j'avois eté temoin de sa follie auparavant
sa mort.
J. RICHARD
Curé de Triel

CSPH Carrières-sous-Poissy HISTOIRE - 29 juillet 2017

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L'INHUMATION D'UN PAUVRE HOMME TROUVÉ MORT À CARRIÈRES LE 27 OCTOBRE 1661

L’homme en question, probablement un mendiant, s’est réfugié dans une « bauve » (ou « bove », c’est-à-dire une carrière souterraine comme il en existe encore aujourd’hui dans notre commune). Il y est décédé, peut-être de faim, peut-être de maladie…

En 1661, Carrières-sous-Poissy n’est qu’un petit hameau de la paroisse de Triel. L'église Saint-Joseph est encore en construction, mais le cimetière (juste à côté de l'église, près de l’actuelle aire de jeux pour enfants)) est déjà opérationnel.

Comme il n'y a pas encore de vicaire résident, les habitants prennent la décision de l'enterrer immédiatement. Et ce pour plusieurs raisons : nous sommes dans une période très difficile : les récoltes sont mauvaises, dues à des températures anormalement basses et à des chutes de pluies fréquentes. La famine règne, entraînant des épidémies. Personne ne veut garder le cadavre d'un inconnu dont on ignore la cause du décès.

On ne peut pas non plus le laisser dehors, car en cet automne 1661, les loups qui rôdent dans le secteur risqueraient de le dévorer. Il va donc être enterré dans le cimetière, sans même attendre la venue d’un prêtre de Triel. On a probablement trouvé sur lui une croix ou un chapelet, preuve qu’il est chrétien, et qu’il peut donc être enterré « en terre d’église ».

L’acte a été rédigé par le curé de Triel.

Source : AD78 – Triel-sur-Seine – Saint-Martin – collection du greffe – 5MI 1646 [1168108/4] – MS 1655-1680 vue 24/202

https://archives.yvelines.fr/ark:36937/s0053e219664d80d/53e2196711b8b.fiche=arko_fiche_61951529b1779.moteur=arko_default_618914e3ee7e4


"Le jeudy 27me octobre 1661 fut enterré dans le cemitière de St-Joseph par les habitants du dit lieu un pauvre homme trouvé mort dans une bauve de Carrières, dans la crainte que la nuit les loups ne le mangeassent, et sans attendre les prestres pour l'enterrer, car il avoit des marques qu'il estoit chrestien."

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UN CORPS RETIRÉ DE LA SEINE, À CARRIÈRES EN JUIN 1677

Le 20 juin 1667, on retire de la Seine le corps d'un homme... C'est malheureusement un évènement fréquent à Carrières, aussi loin qu'on remonte dans le temps. Ce sera encore plus fréquent à partir du XIXe siècle quand seront construites les écluse de Denouval puis celles qui existent encore partiellement aujourd'hui. À l'époque, seuls les catholiques peuvent être inhumés dans le cimetière qui fait partie intégrante de l'église. Le vicaire de l'époque, ne sachant que faire, va demander conseil à son curé, à Triel. 

Sources : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1659-1711 vue 15 - 5MI1862

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d5cd9fd986b/53d5cd9fe55b7

JUIN 1677

Le vingtième juin, les habitans de Carrières ayant trouvé un corps mort dans l'eau à trois pas du port vis-à-vis du village n'ayant esté reconnu de personne, le procureur fiscal du dit lieu s'en saisit et fit enfermer pour la nuit dans une maison et le lendemain sur le soir moy vicaire soussigné luy ay accordé la sépulture ecclésiastique à un recoin de nostre cimetière par l'avis de Monsieur le Curé de Triel dans la présomption charitable qu'il estoit catholique.

J. Vallet

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UN ACCIDENT DE LA CIRCULATION, À CARRIÈRES EN JANVIER 1679

Cela se passe le 3 janvier 1679. Le vicaire de Carrières, Jean VALLET doit inhumer un homme qui a été écrasé par sa charette... L'acte est complété 20 ans plus tard, en 1699, par une note de David MARAIS, le vicaire de cette époque. 

Sources : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1659-1711 vue 16/105 - 5MI 1862

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d5cd9fd986b/53d5cd9fe657d

Le troisième janvier de l'an 1679 m'a esté présenté un corps mort étranger à enterrer par M.re Charles Duboys procureur fiscal pr. Madame de Poissy en ce village, lieutenant d'Andrésy et marguillier de l'église St-Joseph de Carrières qui m'a certiffié que le dit deffunt écrasé par la charrette en la conduisant estoit de la paroisse de Poissy et confrère de la Charité et depuis fut reconnu par ses parents et amys qui ont assisté à la sépulture que j'en ai fait selon la coutume de l'Église dans notre cimetière.

Signé : J. Vallet, vicaire de Carrières

Le dimanche douzième d'avril 1699 sont comparus Pierre Briffaud âgé de 71 ans, Jean Viman âgé de 64 ans, François Valin marguillier de Carrières âgé de 60 ans, et Jean Tissier fils d'Oudin âgé de 55 ans qui m'ont certifié que le deffunt  dénommé sur l'acte d'inhumation cy dessus se nommait Robin Rafron et qu'ils ont certifié comment  […….] glisser […] et ont signé avec nous prêtre vicaire soussigné.

Signatures :   - Jean Viman    - Jean Tissier    - François Valin

-          Marque de Pierre Briffaud      -          D. Marais [vicaire]

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TOUSSAINT BADÈRE PERD LA VIE EN FOULANT LE RAISIN

Nous sommes le 1er octobre 1679. C'est l'automne, et les vendanges se terminent à Carrières-sous-Poissy. Toussaint Badère, vigneron, décide de fouler le raisin avec ses pieds, comme cela se fait habituellement, en descendant dans la cuve. L'opération est banale, mais pas sans risques si la fermentation a débuté avec pour conséquence une production de gaz carbonique. Notre vigneron était probablement seul, et il s'est laissé piéger par ce gaz mortel. On a découvert son corps inanimé trop tard.

Il est inhumé le lendemain dans le cimetière de l'église Saint-Joseph par Jean VALLET, vicaire de Carrières. 

Sources : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1659-1711 vue 17/105 - 5MI 1862

https://archives.yvelines.fr/ark:36937/s0053d5cd9fd986b/53d5cd9fe7544.fiche=arko_fiche_61950969aba80.moteur=arko_default_618914e3ee7e4




Le 1er octobre de l'an susdit [1679] est décédé Toussaint Badère vigneron de ce lieu par un accident inopiné ayant esté étouffé du fumet d'une cuve en la foulant et le lendemain fut enterré dans nostre cimetière par moy vicaire sousigné assisté de la charité de Triel.

J. Vallet

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ACCIDENT À DENOUVAL - MAGLOIRE PION DÉCÈDE À ST-GERMAIN (novembre 1689)

Se casser une jambe au XVIIe siècle était souvent fatal... Le pauvre Magloire PION, de la paroisse de Carrières, en perdit la vie. Il fut transporté à la Charité de Saint-Germain-en-Laye (l'actuel hôpital), y fut amputé (on imagine comment se pratiquait une amputation à cette époque) et y décéda. On trouve son acte d'inhumation rédigé à St-Germain et une transcription à Carrières-sous-Poissy.

Sources :
- AD78 – Saint-Germain-en-Laye – Paroisse Saint-Germain-de-Paris – BMS 1689 vue 132  - 1168921 -  

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d6702f58d5d/53d6702fb44a2

- AD78 – Carrières-sous-Poissy (collection communale) -  BMS 1659-1711 vue 24 – 5MI1862

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d5cd9fd986b/53d5cd9fed80b

- Archives Abbé LORON (ancien curé de Carrières-sous-Poissy)

- On trouvera des informations sur "La Charité" de Saint-Germain-en-Laye à cette page :

https://www.chu-rouen.fr/wp-content/uploads/sites/2/2017/04/LHopital-de-Saint-Germain-en-Laye-Dr.-Malet-Seance-GHHR-25-mai-1994.pdf

1689

Le quatrième novembre est mort Magloire PION habitant de ce lieu par un fascheux accident estant tombé le soir dans un trou à Denouval se cassa la jambe et ayant esté porté à la Charité de St-Germain on lui a coupé la jambe et quelques jours après y est mort muny de tous les sacrements.

Signé :  J. Vallet

Inhumation de Charité de Magloire Pion

Ce jour d'hui cinquième jour de novembre mil six cent quatre vingt neuf fut inhumé dans le cimetière le corps de Magloire Pion âgé de trente sept ans de la paroisse de Carrières sus Poissy Diocèse de Rouen, décédé le jour précédent à la Charité de ce lieu, prières et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son âme, en présence de M.es Pierre Bernard prêtre et Jacques Pigeard diacre lesquels ont signé.

Signatures:   - P. Bernard    - Pigeard     - Coppin

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ACCIDENT DOMESTIQUE MORTEL LE 1er JANVIER 1692

1692

Le premier janvier est décédé Jean Tissier le jeune ancien marguillier de l'église St-Joseph de Carrières d'une chute du haut d'une échelle et muny du sacrement de l'extrême onction enterré le lendemain par moy vicaire sousigné estant assisté des frères de la Charité de Triel.
Signatures : - Charles Vallin    - ... Tissier      - J. Vallet   vicaire

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1er SEPTEMBRE 1715 : DÉCÈS DU ROI LOUIS XIV

Cette note n'est pas un acte officiel, mais juste un hommage que rend le curé de Morainvilliers au roi de France Louis XIV qui est décédé après plus de 72 années de règne. Elle se trouve à la fin du registre des baptêmes, mariages et sépultures de l'année 1715. 

Sources : AD78 - Morainvilliers collection communale - BMS 1583-1717 vue 250 

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d4bdf4e1fce/53d4bdf8d1438
Le Roy Louis XIV surnommé le
grand termina sa glorieuse
carrière le I septembre 1715.

Pendant son règne, on a eu 9 Papes,
4 Empereurs, 3 Roys d'Espagne, 7
Rois ou Reines d'Angleterre,
5 Rois
en Pologne, 4 en Suède, 4 en
Dennemarck.

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5 SEPTEMBRE 1718 : MESSIRE MAURICE GOULARD MARIE SA FILLE

Maurice GOULARD possède à cette époque la "Grande Maison" qui est aujourd'hui le presbytère de Carrières-sous-Poissy. Sa fille Madeleine Angélique épouse Simon Cuvier de Montsoury qui réside à Achères.  On notera que la paroisse d'Achères appartient au diocèse de Chartres, tandis que que Carrières, qui fait partie de la paroisse de Triel  (appelé "Triel en Vexin") appartient au diocèse de Rouen. On notera également les dispenses qui furent nécessaires pour ce mariage: dispense de bans et dispense de consanguinité.

Source : AD 78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1693-1738 vues 124 et 125 - 5MI1862

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d5dd7d86352/53d5dd7e01f42

Le cinquième de 7bre mil sept cent dix huit, après les fiançailles et la publication d'un bans de mariage d'entre Messire Simon Cuvier Sieur de Montsoury cy devant Lieutenant au Régiment des gardes françoises de la paroisse d'Achères diocèse de Chartres et damoiselle Madeleine Angélique Goulard de celle de Carrières succursale de Triel en Vexin diocèse de Rouen, vu les dispenses de Messieurs les grands vicaires de Pontoise et de Chartres lesquels ont dispensé des second et troisième bans, aussi la dispense de Notre St Père le Pape Clément onzième pour le degré du trois au quatrième de consanguinité qui s'est trouvé entre les parties contractantes, lesquelles dispenses j'ay entre mes mains : je soussigné vicaire de Carrières succursale du dit Triel leur ay donné la bénédiction nuptiale selon la forme prescrite par la Ste Église en présence de Messire Maurice Goulard, écuyer cy devant Lieutenant au Régiment des gardes françoises, père de la ditte épouse et Messire Claude de Sallever écuyer Seigneur de la Motte Darsau et du lieu gouverneur des pages de la grande Écurie du Roy, beau-frère de l'époux, Messire Louis Cuvier de La Bussière gentilhomme ordinaire du Roy Capitaine des grenadiers de son Régiment et chevalier de l'ordre militaire de St Louis et de Messire Jean François Goulard mousquetaire du Roy frère de la ditte épouse qui ont signé avec nous vicaire.

Signatures :    - Simon Cuvier de Montsoury

-          Madeleine Angélique Goulard

-          Goulard        -  Claude de Sallever

-          Goulard        - Louis Cuvier de la Bussière

-                                                                             De  Bouges

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INHUMATION DE FRANÇOISE MÉLANIE DE LA FARE
DANS L'ÉGLISE SAINT-JOSEPH DE CARRIÈRES-SOUS-POISSY
LE 9 AVRIL 1782


François Mélanie de La Fare, qui habita dans le château de Champfleury, avait été une donatrice de la paroisse et elle a souhaité être inhumée dans l'église Saint-Joseph.

Sources : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1697-1793 vues 352 et 353
http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f56de46a7/53d0f56f3b9c5
Le mardi neuf avril mil sept cent quatre vingt deux il a été par moi prêtre curé de Triel soussigné licencié en l'un et l'autre droit inhumé dans l'Église de Carrières succursale du dit Triel le corps de Dame Françoise De La Fare fille de feu Charles Philippe Marquis De La Fare Maréchal de France, chevalier des ordres du Roi et de la Toison d'Or et de feue Dame Françoise Mélanie Paparel, Épouse de Messire Louis Groult Desrivières, Chevalier Lieutenant Colonel d'infanterie et aide major des Suisses de la garde ordinaire de Monseigneur le comte d'Artois frère du Roi, veuve en premières noces de Messire Claude Louis  De Bouthilier de Chavigny Marquis de Ponts Chavigny brigadier des armées du Roi, âgée d'environ soixante et six ans , décédée du samedi six du présent mois munie des sacrements de pénitence et d'extrême onction en la paroisse de St-Roch de Paris où elle a été présentée ce jourd'hui sur les sept heures du matin. Ont assisté à l'inhumation Messieurs le marquis De Villevielle son cousin, Messire Groult De La Planche officier d'infanterie son beau-frère et autres qui ont signé.
-    Marquis de Villevielle                 - Calmelet, curé d'Andrésy
-    Groult Delaplanche                     - Legrand
-    Thenaule 1er vicaire de St-Roch  - Dartenay
-    Le Carpentier, exécuteur testamentaire   - D. Souvet ???
-    Le Chanoine Deblainville                         - Godreuil, curé de Puyseux
-    L'abbé Bezombes  chanoine          - Sudre chanoine de Poissy
-    Combret de Labeyssarie chanoine  - Cercueil, curé de Poissy
-    Saint-Martin, curé de Triel        - Le Roux vicaire

 Voir également la page sur ce sujet : http://philgene.free.fr/Eglise_St_Joseph/Eglise_St-Joseph_XVIIIe_XIXe%20siecle.html

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L'inhumation de Messire Gédéon de MYR dans le cimetière de l'église Saint-Joseph de Carrières-sous-Poissy 

le 13 mai 1786.

Pourquoi ce seigneur, originaire de Grisy, dans le Vexin, donc pas très loin de Carrières-sous-Poissy, est-il inhumé dans le petit cimetière de Carrières...? Aucune explication n'est fournie dans l'acte d'inhumation. On remarquera simplement que le curé de Triel, Jean-Baptiste-Georges de SAINT-MARTIN, s'est déplacé pour présider la cérémonie.

Source : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1697-1793 vue 375 - 5MI772
http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f56de46a7/53d0f56f55bcb
L'an mil sept cent quatre vingt six le treize mai je soussigné prêtre Curé de Triel de Chanteloup et Carrières ai inhumé dans le cimetière de ce lieu le corps de Messire Gédéon de MYR seigneur Delalaire, Grisy, … St-Martin, Butelle de Plane et autres lieux, ancien officier de la Marine Royale, décédé d'hier muni des sacrements, âgé de quatre-vingt-trois ans et demi ou environ; l'inhumation faite en présence de Messire Ambroise Gédéon de MYR chevalier ancien capitaine commandant au régiment de Bourbon chevalier de l'Ordre militaire et royal de Saint Louis son fils, de Messire Charles Éléonor de CLÉRY chevalier ancien capitaine au régiment de Soissonnais et chevalier de St Louis, de Messire Nicolas-Guéroult de BOISROGER chevalier capitaine de grenadiers au régiment provincial de Paris et chevalier de St Louis, et autres présents et amis qui ont signé avec nous.

Signatures : Guéroult de Boisroger   – Le Chr. De Myr   – Clery   - Castillon du Portail
-    Saint-Martin, curé   - Roussel, curé prieur de Médan   - Le Roux, vicaire

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Le mariage de Messire Antoine Bonaventure ROSSIGNOL et Marie Anne CASTILLON

dans l'église Saint-Joseph de Carrières-sous-Poissy le 3 septembre 1787


Antoine Bonaventure ROSSIGNOL est chevalier, conseiller du Roi, président de la Chambre des comptes de Paris, Marie Anne CASTILLON est la fille de Pierre CASTILLON, auditeur à la Chambre des comptes de Blois, qui deviendra, en 1791 le deuxième maire de Carrières-sous-Poissy.
Compte-tenu de la notoriété des futurs époux, le curé s'est déplacé de Triel pour présider la cérémonie (n'oublions pas qu'en 1787, Carrières appartient toujours à la paroisse de Triel.)
Source : AD78 – BMS 1697-1793 – 5Mi 772 – Vue 384/432
https://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f56de46a7/53d0f56f60d48








L’an mil sept cens quatre vingt sept le trois septembre après la publication des bans de futur mariage entre haut et puissant seigneur Messire Antoine Bonaventure ROSSIGNOL chevalier ancien conseiller du Roi en ses conseils Président de la chambre des comptes de Paris, fils majeur de défunt haut et puissant seigneur Bonaventure Robert ROSSIGNOL chevalier conseiller du Roi en tous ses conseils maître des requêtes honoraires en son hôtel grand croix de l’ordre Royal et militaire de St Louis, intendant des généralités d’Auvergne et du Lyonnais, et de défunte haute et puissante dame Anne Marie Renée de BERNAGE son épouse, et damoiselle Marie Anne CASTILLON fille mineure fille de Messire Pierre CASTILLON ancien auditeur des comptes de la chambre de Blois et de dame Anne Magdeleine REGNARD son épouse Monseigneur l’archevêque de Paris les ayant dispensés des deux autres comme il paraît par l’acte de dispense du vingt sept août mil sept cens quatre vingt sept signé de Dampierre Vicaire général dûment insinué et qui est resté entre mes mains, sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement ou opposition. La dite publication faite tant en l’église de Ste Marguerite de Paris qu’en celle de St Pierre de Chaillot en date du vingt huit août dernier signé de Ste Marguerite Le Bertinot ??? du dit St Pierre de Chaillot, je soussigné prêtre licencié es lois [de Triel] et de ses annexes de Chanteloup et Carrières ai du consentement de monsieur le curé de la dite paroisse de Ste Marguerite en date du vingt huit du dit mois qui est resté entre mes mains reçu # leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné après les fiançailles célébrées le jour d’hier la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Ste Église en présence du côté de l’époux de Pierre Philippe DEHÉRAIN écuyer conseiller du Roi notaire au Chatelet de Paris et de Hubert Louis CHEVAL DE ST HUBERT écuyer ancien président échevin de la ville de Paris et du côté de l’épouse de Messire et Madame CASTILLON ses père et mère et de leur consentement Antoine Robert LE ROUX prêtre vicaire de Carrières et aussi tous les autres témoins qui ont signé avec nous.
# le jourd’hui en cette église     
       Signatures :A.      B. Rossignol              M. A. Castillon                    P. Castillon          A. M. Regnard
 Dehérain                    Cheval St Hubert                  B. Hubert Cheval de St Hubert
Le Roux vicaire
Delaforest (chevalier de St Louis)
Saint Martin curé de Triel                                                                  


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Le mariage de Messire Marie-Abraham-Frédéric BAULDRY de BRETEUIL et Mademoiselle Marie-Angélique COUSIN  de FEUGRÉ

dans l'église Saint-Joseph de Carrières-sous-Poissy le 12 avril 1790.

Nous sommes au début de la Révolution... Le futurs mariés sont originaire de Dieppe, on peut donc se demander pourquoi leur mariage est célébré dans cette petite église annexe de la paroisse de Triel... N'oublions pas que Dieppe et Triel font tous deux partie du diocèse de Rouen, et l'église Saint-Joseph de Carrières-sous-Poissy est une des plus proche de Paris, d'où vient l'évêque qui est appelé à bénir cette union : il se nomme Jean-Baptiste-Auguste de Villoutreix de Faye, il est évêque d'Oloron (actuelles Pyrénées-Atlantiques) et il a été élu aux États généraux le 19 mai 1789 député du clergé pour le pays de Soule. 

Il est probable que le mariage devait se faire discrètement (d'où le choix de Carrières) et rapidement (un seul ban publié, dispense des deux autres bans par l'archevêque de Rouen). 

Source : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1697-1793 vues 399 et 400 - 5MI772

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f56de46a7/53d0f56f71194

L'an mil sept cent quatre vingt dix le douze avril, après la publication d'un ban du futur mariage entre Messire Marie-Abraham-Frédéric BAULDRY de BRETEUIL,  aide de camp de cavalerie, fils majeur de feu Messire Abraham-David BAULDRY, seigneur de Breteuil, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint Louis, major d'infanterie et ancien ingénieur du Roi en chef à Dieppe, et de noble dame Marie-Françoise ASSELIN des BLANCS-MURS, d'une part, et Mademoiselle Marie-Angélique COUSIN, fille mineure de Monsieur Louis-Joseph COUSIN de FEUGRÉ, premier controlleur de la Manufacture Royale du Tabac à Dieppe, et de Madame Marie-Marguerite-Charlotte CONCEDIEU d'autre part, de fait et de droit de la paroisse de Saint-Jacques de la ville de Dieppe, Monseigneur l'Archevêque de Rouen les ayant dispensé des deux autres comme il paraît par l'acte de dispense du vingt mars dernier signé Bridelle vicaire général, contresignée Le Tailleur, et dûment insinuée le même jour, et qui est restée entre les mains de Monsieur le vicaire de ce lieu; la ditte publication fait au prône de la messe paroissiale de Saint-Jacques de Dieppe le dimanche vingt et un mars, sans qu'il se soit trouvé aucun empêchement civil ou canonique, comme en fait foi le certificat du sieur curé en datte du vingt-deux du même mois signé Lefort et dûment légalisé par Monsieur le Prince lieutenant général et particulier du Baillage Royal de Caux siège d'Arques séant à Dieppe; nous soussigné Jean-Baptiste-Auguste de VILLOUTREIX de FAYE évêque d'Oloron, Député à l'Assemblée Nationale, après la cérémonie des fiançailles célébrées hier au soir avons reçu en cette église du consentement de Mon dit Sieur Curé de Dieppe et de Mon dit sieur Vicaire de Carrières-les-Poissy annexe de Triel, leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Sainte Église en présence et du consentement du côté de l'époux de Monsieur Guillaume-Abraham-Joseph BAULDRY de BELLENGREVILLE, […] seigneur et patron de Bellengreville, Bellengrevillette et autres lieux, capitaine en premier au corps royal de génie, fondé de procuration à cet effet par la ditte dame ASSELIN  des BLANCS-MURS mère de l'époux, l'acte passé devant Antoine-Pierre BOISSEAU  notaire à Dieppe le dix mars après midy; de Messire Antoine de BOYER  seigneur du Suquet, chevalier de l'Ordre militaire et royal de Saint Louis, son beau-frère; de maître Jean-Baptiste-François-Nicolas THIERIOT, avocat au Parlement, ancien […] de la Commission Royale des Réguliers ; et du côté de l'épouse en présence et du consentement de Mon dit Sieur COUSIN de FEUGRÉ son père, des sieurs Louis-Henri-Nicolas COUSIN de FEUGRÉ , Antoine-Alexandre COUSIN de FEUGRÉ, Pierre COUSIN de la VARENNE, ses frères, et du Sieur Louis-Armand NÉEL prêtre vicaire de ce lieu qui ont signé avec nous.

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Le mariage de Benjamin-Jean PORLIER et Marie-Anne CASTILLON
dans l'église Saint-Joseph de Carrières-sous-Poissy le 10 avril 1792


Benjamin-Jean PORLIER est homme de loi, son père était sous-directeur de l'ancienne caisse de Poissy (une institution financière ancienne, remontant au XIVe siècle, qui avait été créée pour assurer l’approvisionnement en bestiaux de Paris, en garantissant les paiements des bouchers et en leur proposant, si besoin est, le crédit nécessaire à leurs achats). Marie-Anne CASTILLON est la fille de Pierre CASTILLON ancien auditeur à la Chambre des Comptes de Blois  et maire de Carrières-sous-Poissy depuis 1791.
En avril 1792, c'est encore le curé qui célèbre les mariages... À partir de novembre 1792, après la proclamation de la République  (le 22 septembre 1792), ce sera le maire.

Source : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1697-1793 vues 414 et 415 - 5MI772
http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f56de46a7/53d0f56f80e04

L'an mil sept cent quatre vingt douze, le mardi dix avril, après la publication d'un ban faite sans opposition, en cette paroisse et celle de St-Eustache à Paris, le vingt cinq du mois dernier, suivant le certificat de Mr JUVIGNY vicaire de la ditte paroisse, en datte du vingt six du même mois, dispense obtenue des deux autres de M.M. les évêques de Versailles et de Paris suivant leurs certificats, le premier en datte du vingt deux et le second du vingt du mois dernier, Benjamin-Jean PORLIER, homme de loi, fils majeur de défunt René-Eustache PORLIER, sous-directeur de l'ancienne caisse de Poissy et de Catherine LOISEL son épouse, ses père et mère de la paroisse de St-Eustache à Paris d'une part ; et Marie-Anne CASTILLON fille majeure de Pierre CASTILLON ancien auditeur à la Chambre des Comptes de Blois et d'Anne-Madelaine REGNARD son épouse, ses père et mère de cette paroisse d'autre part, ont été fiancés et mariés ce dit jour, dispense obtenue du temps prohibé, du consentement de Mr VIGNON vicaire desservant de ce lieu faisant cy fonctions curiales, par nous Michel VERRIN prêtre ancien chanoine de Poissy en présence et du consentement de la mère du marié, du père et de la mère de la mariée, de Jean-François PORLIER bourgeois de la paroisse St-Eustache à Paris , frère du marié et son témoin, de Pierre-Benjamin CHASTENET ancien procureur au cy-devant Parlement de Paris, de la paroisse St-Nicolas des Champs  à Paris cousin germain du marié et son autre témoin, de Jean-Joseph HAINSELIN ancien négociant de la paroisse St-Nicolas des Champs à Paris ami de la mariée et son témoin, de Louis-Charles-Félix BERTET notaire à Paris de la paroisse St-Nicolas des Champs, ami de la mariée et son autre témoin, qui nous ont attesté la liberté catholicité et domicile des contractants et ont signé avec leurs père et mère et autres parents et amis.

 Signatures :   - M.A. Castillon     -   Porlier   - Castillon    - A. M. Regnard   -  J. Cloisel de Courson

                -        Bertet   - Hainselin   - St-Hubert   - Chastenet   - Buisson   - Verrier, prêtre   - Porlier

             -          Saint-Martin, curé de Triel   - Havard   - Mastrik   - B. Fh. Castillon   - M.C. Laforez

                    -          Néel, curé d'Orgeval   - Vignon, vicaire de Carrières


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OCTOBRE - NOVEMBRE 1792 - DE GRANDS BOULEVERSEMENTS


Ces deux pages du dernier registre des B.M.S. (Baptêmes - Mariages - Sépultures) de Carrières-sous-Poissy (on disait même "Carrières-les-Poissy" à cette époque), illustrent une période agitée dont les effets se font sentir dans cette nouvelle commune...

Source : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1697-1793 vue 418 - 5MI772
http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f56de46a7/53d0f56f858f3



La page commence avec l'acte de baptême de Jean-Nicolas VLIMAN en date du 10 octobre 1792; c'est le dernier acte de baptême officiel que signe le vicaire de Carrières, Guillaume-Gabriel VIGNON. Dorénavant, on enregistrera les naissances, les mariages civils et les décès.

L'an mil sept cent quatre vingt douze, le dix octobre, par nous vicaire soussigné a été baptizé un garçon né d'hier du légitime mariage de Nicolas VLIMAN et de Marie Louise EVRARD vignerons de cette paroisse, l'enfant nommé Jean-Nicolas par Jean-Marie VLIMAN parrein et Marie-Marguerite GUILLEMIN qui ont déclaré ne savoir signer.

Signé : VIGNON


Les lignes suivantes sont signées "CASTILLON, maire". Elles clôturent et arrêtent officiellement le registre religieux. Elles ont datées dans le calendrier grégorien mais aussi du "premier de la République française". 

Conformément à la loy du vingt septembre dernier titre six des dispositions générales article premier, le présent registre a été clos et arrêté par nous maire de Carrières-les-Poissy soussigné le quatorze novembre mil sept cent quatre vingt douze et le premier de la République française.

Signé : CASTILLON, maire


Commence ensuite, toujours le 14 novembre, la rédaction d'un acte d'inhumation qui est interrompu par une note explicative où le vicaire annonce que, après décision du Conseil de la commune, il continuera à détenir les registres et à rédiger les actes jusqu'à la nomination d'un officier public.

L'an mil sept cent quatre vingt douze et le premier de la République française a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse…  [Acte inachevé]

Signé : VIGNON

L'an mil sept cent quatre vingt douze et le premier de la République française, le quatorze novembre, la Municipalité assemblée avec le conseil de la commune après avoir fait l'inventaire de tous les registres de l'église déposés chez moi a arrêté que les registres au courant resteront provisoirement entre mes mains comme notable jusqu'à ce que la réunion des suffrages ait nommé l'officier public qui doit tenir les registres des naissances, mariages et décès conformément à la loi et à cet effet continué d'en recevoir les actes pourquoi.

Non-signé.


Pour son premier acte de décès, toujours ce 14 novembre 1792, M. VIGNON doit faire face à un assassinat... Aucune autre précision cependant sur les circonstances du décès de cette dame L'ABBÉ, femme de Jean SIMONNET. Il signe l'acte en tant que "vicaire de Carrières, et provisoirement officier public".

Au jour que dessus, la nommée Marianne L'ABBÉ  de la paroisse d'Ossy en Champagne épouse de Jean SIMONNET décédée hier âgée d'environ cinquante six ans, ancien garde des chasses après le procès verbal  dressé par la municipalité de Carrières-les-Poissy constatant l'espèce de mort qui dénote un assassinat et la visite de l'officier de police juge de paix à Triel qui nous a délivré un extrait, la dite femme a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse en présence de Nicolas SIMONNET et Jacques SIMONNET frère du mari et Jean BAGLIN nous ayant déclaré ne savoir signer.

Signé :  - Nicolas SIMONNET   - Louis TISSIER   - LENCHANTIN

-          VIGNON, vicaire de Carrières, et provisoirement officier public


Le premier acte de naissance que rédige M. VIGNON est celui de Marie-Louise BOCQUILLON. C'est la fille de Claude-Sébastien BOCQUILLON , fils de Claude-Nicolas BOCQUILLON, (le premier maire de Carrières en 1789) et qui sera lui-même maire de Carrières de 1797 à 1813. Cette fois, M. VIGNON signe en tant "ministre du culte, et officier public provisoirement".

L'an mil sept cent quatre vingt douze le premier de la République française, le dix huit novembre, Claude-Sébastien BOCQUILLON vigneron né et domicilié à Carrières-les-Poissy assisté de François BOCQUILLON son frère aussi vigneron et de Marie-Joseph TISSIER nés et domiciliés au dit Carrières-les-Poissy, est venu nous déclarer que de son mariage légitime avec Louise-Suzanne FOUQUES son épouse née d'Andrésis lui est née hier à onze heures du soir une fille nommée Marie-Louise. Les déclarant et témoins signés avec nous.

Signé :

-          François BOCQUILLON   - C. BOCQUILLON

-          VIGNON, ministre du culte et officier public provisoirement

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L'APPARITION DU CALENDRIER RÉVOLUTIONNAIRE
À CARRIÈRES-SOUS-POISSY

le 14 BRUMAIRE AN II de la RÉPUBLIQUE

(4 novembre 1793)

À l'automne 1793 apparaît pour la première fois dans les actes d'état civil de Carrières le calendrier républicain (entré officiellement en vigueur le 15 vendémiaire an II, soit le 6 octobre 1793). L'officier public (toujours M. VIGNON) n'écrit pas "le 4 novembre 1793" mais "le 14 brumaire an deux de la République". Carrières se met à l'heure de la Révolution : le mariage est célébré non plus dans l'église, mais dans la "salle commune". Il n'y a plus de prêtre qui bénit l'union mais un "officier public" qui prononce l'union "au nom de La Loi". On ne parle plus de paroisse mais de "commune". Les habitants deviennent des "citoyens". L'acte suivant, en date du 6 frimaire an II utilise même l'expression "République une et indivisible".
Le mariage célébré est celui de Michel LION et de Marie-Louise CAIEUX (par la suite orthographié CAILLEUX).


Source : AD78 - Carrières-sous-Poissy - BMS 1697-1793 vue 422 - 5MI772
http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0f56de46a7/53d0f56f8a7d5

Aujourd'hui quatorze brumaire an deux de la République après une publication des promesses mutuelles de mariage et affiche mise ensuite au lieu ordinaire sont comparus devant moi officier public dans la salle commune Michel LION cultivateur domicilié en cette commune âgé de trente ans fils de déffunt Claude LION cultivateur né dans cette commune et de Charlotte BINET née et domiciliée en cette commune ; avec Marie-Louise CAIEUX âgée de vingt six ans fille de Nicolas CAIEUX cultivateur né et domicilié en cette commune et de Marie-Catherine LANCHANTIN de la ditte commune en présence de Nicolas CAIEUX père de la dite Marie-Louise, de Charlotte BINET mère du dit Michel LION, Antoine LANCHANTIN cultivateur oncle maternel, de Charles BINET cultivateur tous de cette commune. Lesquels contractants voulant s'unir en mariage ont prononcé c'est-à-dire le dit Michel LION qu'il déclaroit prendre en mariage la dit Marie-Louise CAIEUX, et Marie-Louise CAIEUX  qu'elle déclaroit prendre Michel LION. En conséquence moi officier public ai prononcé au nom de La Loi que les susdits soient unis en mariage en présence des susdits témoins et autres citoyens et amis soussignés, Marie-Louise CAIEUX  ayant déclaré ne savoir. Nicolas CAIEUX  a déclaré ne savoir signer ainsi que Charlotte BINET.

Signatures :   -  Lenchantin   -   Binet   -   Ermery   -  Pierre Dubois   -  Nicolas Vliman
-     Vignon, Of. P.

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DUODY DES SANS-CULOTTIDES AN DEUXIÈME DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE UNE ET INDIVISIBLE
(18 septembre 1794)

Cet acte de décès de Nicolas HUET comporte une date pour le moins originale ! Nous sommes bien sûr dans le calendrier républicain... Celui-ci comportait 12 mois de 30 jours soit 360 jours. Il fallait donc, pour compléter l'année qui se terminait à l'équinoxe d'automne, à la fin du mois de fructidor, ajouter 5 jours (même 6 jours les années bissextiles)... Ces jours se sont appelés "sans culottides" puis "jours complémentaires".

Source : AD78 - Carrières-sous-Poissy - NMD 1793-1809 vue 8 - (5MI772BIS)
http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d738478fc67/53d7384799a39

Aujourd'huy duody des sans-culotides an deuxième de la 
République française une et indivisible 
est comparu devant moi officier publique Jean François Huet 
natif et domicilié en cette commune assisté de Denis 
Desvignes son beau-frère et de Jean Pierre Vlimant 
domiciliés en cette commune ledit Desvignes âgé de 
quarante un ans et Jean Pierre Vlimant âgé de trente deux ans. 
Lesquels nous ont déclaré que Nicolas Huet fils du dit 
Jean François Huet et de Henriette Vlimant ses père et mère 
est décédé hyer âgé de sept mois. À cet effet je me 
suis transporté au lieu du domicile pour constater la mort 
du susnommé avec lesdits déclarants cy-dessus, et 
ont lesdits déclarants signé avec nous.

Signatures :  - Simon F. Huet       - Desvignes        - Vlimant

C.N. Bocquillon officier public


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AOÛT 1815 - NAUFRAGE SUR LA SEINE

Nous sommes en août 1815; Napoléon Ier a été battu à Waterloo le 18 juin précédent. Louis XVIII est rentré à paris le 8 juillet, mais la France est occupée par les armées coalisées : les Russes, les Autrichiens, les Anglais et les Prussiens. Un bateau transportant des soldats prussiens fait naufrage sur la Seine, devant Carrières-sous-Poissy. Un jeune soldat, originaire de Frise Orientale (dans le nord-Ouest de l'Allemagne, à la frontière des Pays-Bas), y laisse la vie...

Du cinq août mil huit cent quinze acte de décès de Jean Focken Cornelius, âgé de vingt sept ans, natif de la Frise orientale , soldat au troisième Régiment de Westphalie cinquième compagnie, décédé par naufrage à la rivière de cette commune, fils de [non-complété] résident à la Frise Orientale,

Sur la déclaration à nous faite par le sieur Kortenbeutel Capitaine Commandant la Compagnie et de Bergner sergent major aussi de sa compagnie témoins requis accompagné de Louis Marie Godefroy Tissier et François Augagnieur témoins requis résident en la dite commune et ayant l'âge requis par la loi qui ont tous signé avec nous le jour et an que dessus.

Signatures :  - Bergner, sergeant major   - Kortenbeutel Capt. … Comp. Chef

-          Augagnieur   - L. Tissier

Constaté par nous maire soussigné le présent acte sincère et véritable les jour et an que dessus.

Signé : Desprez, maire

 

Source : AD78 – Carrières-sous-Poissy - NMD 1810-1818 vue 127 (5MI772BIS)

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d74c4503593/53d74c4571c8b



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AOÛT 1818, UN JEUNE CARRIÉROIS SE NOIE DANS LA SEINE

En ce mois d'août 1818, il fait très chaud... Et il est bien tentant d'aller se rafraîchir en prenant un petit bain dans la Seine toute proche... C'est ce que fait François HONORÉ. On ne sait pas exactement ce qui s'est passé... A-t-il été victime d'une hydrocution ?A-t-il perdu pied pour être ensuite entraîné par le courant ? Toujours est-il que le lendemain on le retrouve noyé.
Sa mère, Marie-Jeanne BAGLIN, n'est pas gâtée par la vie : son mari, Martin HONORÉ, est décédé quatre ans plus tôt, à l'âge de 48 ans... Sur les huit enfants du couple, cinq sont déjà décédés, François est le sixième à perdre la vie, à l'âge de 14 ans...

Source : AD78 Carrières-sous-Poissy   NMD 1810-1818 vue 189  - 5MI772BIS

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d74c4503593/53d74c460dd9f  



Ce jourd'hui le dix aoust mil huit cent dix huit s'est présenté devant nous Louis Godefroy Tissier adjoint au maire de Carrières-sous-Poissy  les sieurs Joseph Cailleux cultivateur oncle paternel et François Legrand aussi cultivateur oncle maternel , tous deux domiciliés dans la susdite commune, lesquels nous ont requis pour constater la mort d'un noyé. Sur leur réquisition je me suis exprès transporté et ayant été reconnu aussitôt par les susdénommés que c'était le fils de la veuve Martin Honoré âgé de quatorze ans nommé François Honoré et qu'il n'y a aucun signe de violence.

Et ayant reconnu qu'il n'avait aucun vêtement sur lui, ce qui est à notre connaissance que ledit Honoré s'est noyé en se baignant le neuf du présent onze heures du matin. Les témoins ont signé avec nous les jour et an que dessus. //

Signatures :    Cailleux                       François Legrand

Constaté par nous adjoint au maire soussigné faisant les fonction publique et civile, le présent acte sincère et véritable; les jour et an que dessus.//

Signé :   L. Tissier adj.

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JUILLET 1908 - UN GRAVE ACCIDENT DE VOITURE ENDEUILLE LA FAMILLE VANDERBILT

En de matin du 29 juillet 1908, George  Winthrop SANDS, le beau-fils de William K. VANDERBILT rentre chez lui aux Grésillons... Selon son habitude, il a parcouru à très grande vitesse, en deux heures de temps seulement (en 1908 !), les 200 kilomètres qui séparent Deauville de Carrières-sous-Poissy. À quelques centaines de mètres de l'arrivée, sur la ligne droite entre Triel et Carrières, c'est l'accident... Difficilement extrait de son véhicule, il est transporté jusqu'à la maison de son beau-père (qu'on appelle aujourd'hui "le château Vanderbilt"), où il décède deux heures plus tard. Ce sont les jardiniers qui vont déclarer le décès à la mairie de Carrières-sous-Poissy.
Le lendemain, l'accident est à la une du journal LE MATIN qu'on peut trouver sur BNF-GALLICA, illustré d'un plan et d'une photo.

AD78 - État civil de Carrières-sous-Poissy (NMD  1907-1912 vue 54/203) Cote 4E 5786

http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0058a5525892d36/58ab4dba2678d

 N°33 Décès de George Winthrop Sands - 29 juillet

L'an mil neuf cent huit, le vingt-neuf juillet à quatre heures du soir, par-devant nous Alfred Evrard, Maire et Officier de l'État civil de la commune de Carrières-sous-Poissy, arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, est comparu Tollet Anatole Léon, jardinier, âgé de vingt-six ans et Moutot Charles, jardinier chef, âgé de trente-six ans , tous deux domiciliés au hameau de Saint-Louis-de-Poissy, commune de Carrières-sous-Poissy et tous deux employés chez Monsieur Vanderbilt, propriétaire au dit hameau de Saint-Louis-de-Poissy, lesquels nous ont déclaré que George Winthrop Sands, propriétaire, né le quinze mai mil huit cent quatre vingt cinq à New-York (Amérique) domicilié à Saint-Louis-de-Poissy, hameau de Carrières-sous-Poissy, fils de Samuel Stevens Sands propriétaire, décédé à Long-Island (Amérique) et de Anne Harriman, domiciliée 10 Rue Leroux (Paris) époux de Tayo Newton, sans profession, avec laquelle il demeurait, est décédé aujourd'hui, au domicile de Monsieur Vanderbilt, propriétaire à Saint-Louis-de-Poissy, hameau de Carrières-sous-Poissy, à neuf heures et quart du matin. Et après nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte, que les déclarants ont signé avec nous, après lecture faite.

Signatures :   - Moutot    - L. Tollet    - A. Evrard



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© CSPH Carrières-sous-Poissy HISTOIRE - décembre 2022

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